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Pension alimentaire destinée aux enfants : Comment évaluer le juste montant ?

Le 30 mai 2024
Pension alimentaire destinée aux enfants : Comment évaluer le juste montant ?
La contribution à l'entretien et à l'éducation de l'enfant communément appelée " pension alimentaire" nourrit un contentieux qui procède souvent d'une ignorance quant aux réels besoin des enfants et des capacités contributives du débiteur.

La pension alimentaire destinée aux enfants est un sujet essentiel en droit de la famille. Elle garantit le maintien de l’équilibre financier et du train de vie des enfants après la séparation de leurs parents.

Cependant, évaluer le juste montant peut s'avérer complexe et souvent anxiogène.

Dans cet article, nous allons explorer les règles, principes et méthodes pour déterminer cette contribution financière de manière équitable et rigoureuse.

I- Les fondements juridiques de la pension alimentaire

La pension alimentaire pour les enfants est régie par plusieurs textes de loi en France, principalement :

Le Code civil : Notamment les articles 371-2 et 373-2-2, qui stipulent que "chacun des parents contribue à l’entretien et à l’éducation des enfants à proportion de ses ressources, de celles de l’autre parent ainsi que des besoins de l’enfant".
La jurisprudence : Les décisions des tribunaux viennent souvent préciser et interpréter les textes de loi.

II- Les principes directeurs de l’évaluation de la pension alimentaire

1. La proportionnalité des ressources

La pension alimentaire doit être proportionnelle aux ressources des parents. Chaque parent contribue selon ses capacités financières, ajustées en fonction de leur situation économique respective.

2. Les besoins de l’enfant

Les besoins de l’enfant comprennent les frais liés à l'entretien et à l'éducation de l'enfant tels que : l’alimentation, l’habillement, les activités scolaires et extrascolaires, les soins médicaux, etc. Plus l’enfant est jeune, plus ses besoins peuvent naturellement évoluer.

3. Le coût de la vie et le mode de garde

Le coût de la vie peut varier de façon importantes selon les régions. Vivre à Paris ne représente pas le même coût que vivre en province. De plus, le mode de garde choisi (droit de visite et d’hébergement classique ou résidence alternée) influence de façon drastique le montant de la pension alimentaire.

III- Les modes de garde et leur impact sur la pension alimentaire

1. Droit de visite et d’hébergement (DVH) classique

Dans le cadre d’un DVH classique, l'enfant réside principalement chez un parent, et l'autre parent bénéficie d'un droit de visite et d'hébergement souvent organisé un week-end sur deux et la moitié des petites et grandes vacances scolaires. Dans ce cas, le parent chez qui l’enfant réside à titre principal supporte la majorité des dépenses courantes, et l’autre parent verse une pension alimentaire proportionnelle à ses ressources et en considération des besoins de l’enfant.

2. Résidence alternée

En cas de résidence alternée, l'enfant partage équitablement son temps entre les deux parents. Dans ce contexte, les dépenses liées à l’entretien de l’enfant sont en principe partagées plus équitablement. Toutefois, une pension alimentaire peut encore être fixée si les revenus des parents sont déséquilibrés pour compenser les disparités économiques.

IV- Les méthodes pour évaluer la pension alimentaire

1. La table de référence des pensions alimentaires

La table de référence est publiée par le ministère de la Justice et propose des montants indicatifs en fonction des revenus du parent débiteur et du nombre d’enfants à charge. Bien que non contraignante et purement indicative, cette table sert de guide aux juges et aux parents. Il est également possible de faire sur ce site une simulation en ligne de l'évaluation de la pension alimentaire qui peut donner une première idée. (https://www.justice.fr/simulateurs/pensions-alimentaire).

2. Les charges et le train de vie des parents

Outre la table de référence, chaque situation familiale est unique. Les juges examinent les charges spécifiques non mentionnées dans la table de référence, telles que les crédits immobiliers, les frais de santé non remboursés, et les dépenses spécifiques liées à l'enfant.

Le train de vie des enfants avant la séparation est également pris en compte pour maintenir une certaine continuité.

3. L’établissement d’un budget mensuel

Il est conseillé aux familles, qu’elles optent pour une procédure judiciaire ou un divorce par consentement mutuel, de dresser un tableau des charges afférentes aux enfants. Ce tableau doit inclure toutes les dépenses (alimentation, habillement, activités, éducation, santé, etc.) ainsi que les besoins spécifiques des enfants. Cela permet d’avoir une vision claire et détaillée du coût de l’entretien des enfants.

Pour le cas où le dossier devienne contentieux il sera alors nécessaire de justifier des éléments de budget relatifs aux charges des enfants par des factures qu’il conviendra de produire. Il peut donc être utile de les préparer en amont.

4. La médiation familiale

La médiation peut parfois permettre aux parents de s’accorder sur un montant de pension alimentaire en dehors du cadre judiciaire. C’est une méthode recommandée pour éviter les conflits et trouver une solution qui convient à toutes les parties.

V- Illustrations concrètes

Exemple 1 : Cas de parents aux revenus similaires avec DVH classique

Imaginons une situation où les deux parents ont des revenus similaires de 2 500 € chacun par mois. Ils ont deux enfants de 6 et 10 ans. Dans le cadre d’un DVH classique, la table de référence indique un montant indicatif de 150 € par enfant. Cependant, après avoir pris en compte les besoins spécifiques des enfants (activités sportives et soutien scolaire), ils conviennent d’un montant de 200 € par enfant.

Exemple 2 : Résidence alternée avec différence significative de revenus

Dans un autre cas, un parent gagne 4 000 € par mois tandis que l’autre gagne 1 200 €. Ils ont un enfant de 8 ans en résidence alternée. Bien que les dépenses soient partagées, le juge peut fixer une pension alimentaire de 150 € au profit du parent dont les revenus sont moins importants, ajustant ainsi les disparités de revenus.

Exemple 3 : Parents qui ont des charges spécifiques non couvertes par la table de référence

Un parent ayant des revenus de 3 000 € supporte un crédit immobilier important et des frais médicaux non remboursés pour un enfant atteint d’une maladie chronique. Le juge tiendra compte de ces charges pour fixer une pension alimentaire ajustée, supérieure aux montants indicatifs.

En conséquence, l’évaluation du juste montant de la pension alimentaire versée aux enfants nécessite une analyse approfondie des ressources et des charges des parents, des besoins des enfants et des particularités de chaque situation familiale.

Les modes de garde choisis, le coût de la vie, et les charges spécifiques jouent un rôle déterminant dans cette évaluation. Établir un budget mensuel détaillé des charges et des besoins des enfants est une démarche essentielle pour garantir une contribution juste et équilibrée.

Pour toute question ou besoin d’accompagnement juridique, n’hésitez pas à nous contacter. Le cabinet LMB AVOCATS demeure à votre disposition pour vous guider avec expertise et efficacité à chaque étape de l’évaluation de la pension alimentaire destinée à être versée à votre enfant.